Hélène MARCHE

 

Née à Toulouse, dès son jeune âge, Hélène Marche est passionnée de lecture et d’écriture. Rêveuse, elle crée des personnages et vit dans son monde imaginaire. Après le bac, elle part à Londres et à son retour, elle commença son premier roman « Journal d’une jeune fille au Pair ». A peine eut-elle écrit un chapitre qu’elle laissa en suspens ce projet. Elle avait rencontré l’amour de sa vie. Elle privilégia sa vie d’épouse et son rôle de mère de deux enfants.

Ce n’est qu’après 50 ans que sa passion trouva enfin le temps de s’exprimer. Elle reprit d’abord son « Journal d’une jeune fille au pair », puis le posa de nouveau pour écrire sa douleur face à la perte de sa cousine : « Chère Eve » nouvelle regroupée avec cinq autres nouvelles dans un recueil « Petites Feuilles de la Vie ». Attirée par le fantastique, elle écrit : « Esprit, es-tu là ? »

Rien de ce qui est vivant ne lui est étranger, elle charme les petits et les grands avec des anecdotes inspirées par ses amis à deux ou à quatre pattes ! (La collection des Quatre Pattes – ouvrages bilingue : anglais-français) « Je m’appelle Olympe, Nono pour les intimes - My name is Olympe, Nono for friends » - « Je m’appelle Pilou, le bâtard - My name is Pilou, the mongrel » - "Je m'appelle Victor, le chat - My name is Victor, the cat"

 

Les épreuves que la vie lui réserve sont sources d’inspiration « Foudre sur mon cœur» roman sentimental paru en mai 2010 aux Editions Les Nouveaux Auteurs - collection Amorosa en format de poche.

Son imagination continue de vagabonder vers des horizons lointains, son nouveau roman qui sortira en mai 2011 en est la preuve. "Envoûtante Afrique" entraînera le lecteur au Gabon... (Collection Amorosa)

 


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OUVRAGES PRESENTES  


- Collection des Quatre Pattes :  


          - « Je m’appelle Olympe, Nono pour les intimes »

 

 

 


 

            - « Je m’appelle Pilou, le bâtard »

 

 

 

 

 

 

          -  « Je m’appelle Victor, le chat » 

 

 

 


 

 

Les Auteurs d’Occitanie - ouvrage bilingue (français-anglais) à partir de 8-10 ans      

         «  Pet ites Feuilles de la Vie »  – recueil de nouvelles- Les Auteurs d’Occitanie

 

 

 

 

 

- « Esprit, es-tu là ? » Roman fantastique tout public – Auteurs d’Occitanie

 - « Foudre sur mon Cœur» Roman sentimental (Editions Les Nouveaux auteurs - Collection Amorosa- livre de poche)

 

 - "Envoûtante Afrique" Roman dont l'histoire se déroule principalement au Gabon puis Paris, Biarritz et Suisse. (Editions Amorosa - poche) sortie fin avril-mai 2011?

 

 

 

Première Journée Au Gabon

« Mieux vaut vivre un jour comme un lion

que cent ans comme un mouton. »

Proverbe italien

Léa, jeune Parisienne passionnée par les animaux sauvages, réalise son rêve et s’envole pour la Réserve de la Lopé (Gabon).

Dès son arrivée, elle est subjuguée par ce fabuleux continent aux multiples facettes. La découverte de la flore, de la faune équatoriale, des tribus, de l’amitié et de l’amour l’émerveille à chaque instant… jusqu’au jour où la réalité, le rêve et le cauchemar vont se côtoyer.

 

Extrait :

Quand Léa entra dans la salle réservée aux voyageurs,

son premier regard fut pour l’horloge ; encore

plus d’une heure à patienter avant de s’envoler vers la

liberté…

Du haut de ses dix-huit ans, elle rêvait d’évasion,

d’aventures et surtout d’indépendance. Finies les

contraintes scolaires et les recommandations parentales,

l’avion allait l’éloigner de ce quotidien studieux.

L’élève sérieuse qu’elle était avait obtenu son baccalauréat

avec mention et cela lui avait ouvert les portes hors

du nid familial…

Dès qu’elle foula le sol de ce nouveau pays, elle pressentit

que quelque chose changerait irrémédiablement

le cours de sa vie. Seule avec ses bagages, elle observa les

gens qui l’entouraient et comprit instinctivement que

les images paradisiaques de l’Afrique ne correspondaient

pas vraiment à celles décrites par son ami Ladji

dans les courriels qu’ils échangeaient.

D’ailleurs, comment allait-elle le reconnaître parmi

cette foule colorée et criarde ? Le fait de se trouver

étrangère à Libreville, capitale du Gabon, commença à

éveiller en elle un certain vent de panique. Et si Ladji

n’était pas au rendez-vous ? Elle sortit son téléphone

portable, fouilla dans la poche intérieure de son sac puis

en retira un agenda. Rassurée par ce lien téléphonique,

elle composa un numéro mais l’indisponibilité momentanée

de la ligne ne fit qu’augmenter son anxiété. Tout

en respirant profondément pour se calmer, elle aperçut,

tout au fond de la salle de l’aéroport, un garçonnet qui

tenait à bout de bras une pancarte sur laquelle était

inscrit son nom. Soulagée, elle se dirigea vers lui d’un

pas rapide.

Arborant un sourire éclatant, il articula sa phrase

comme s’il l’avait longuement préparée :

— Vou’zetes bien madmoizelle Léa from France ?

— Oui, c’est bien moi, s’empressa-t-elle de répondre.

Et, toi qui es-tu ? Léa se permit ce tutoiement inhabituel

en raison de l’âge de l’enfant. Elle l’estimait à une

dizaine d’années à peine.

Please, suivez-moi to your car 1, OK ?

— Pas de problème, je te suis. J’espère qu’elle n’est

pas trop loin parce qu’avec tout mon chargement…

— C’est bon, madmoizelle Léa, je vous aide, cool !

Pas de problème, no problem avec Ignace ! Il se mit à rire

de nouveau et ajouta :

— Ignace, it’s me! Je suis là to help 2 Madmoizelle

Léa.

Il saisit la totalité des valises et se dirigea, chargé

comme un mulet, vers la sortie. Léa le suivit sans sourciller,

en traînant un tout petit sac. Quel drôle de petit

bonhomme ! À peine eurent-ils franchi les portes vitrées

de l’aéroport qu’un énorme 4x4, garé face à l’entrée,

klaxonna. Un homme d’une imposante stature en

descendit et vint à leur rencontre. De façon obséquieuse

et surprenante, il se présenta :

— Bonjour Mademoiselle Léa ! Je m’appelle Marius,

je suis le contremaître envoyé par Ladji et ses parents.

Ils ont eu des affaires urgentes à régler et les empêchant

de venir vous accueillir. Ils m’ont prié de le faire pour

eux et c’est un grand honneur de recevoir Mademoiselle

Léa moi-même.

— J’en suis très flattée, cher Monsieur Marius, lui

répondit-elle sur le même ton.

Elle n’était guère habituée à tant de civilités verbales

et cela l’amusa.

Dès que le coffre fut rempli, Ignace fit mine de s’éloigner.

— Attends une seconde Ignace ! Ne pars pas si vite !

L’interpella Léa. Elle glissa quelques petites pièces de

monnaie dans sa main chétive et crasseuse.

— Merci beaucoup, Miss Léa ! Nice holidays ! 3

Léa monta à l’arrière. Tout en démarrant l’imposant

véhicule, Marius s’adressa à elle :

— C’est gentil de votre part, Mademoiselle Léa,

d’avoir récompensé Ignace. Savez-vous que grâce au

pécule que ramassent ces petits gamins auprès des

touristes ils nourrissent leur famille ? Ils apprennent

quelques mots dans plusieurs langues et ils se

débrouillent ainsi. Certes ils sont en guenilles mais ils ne

sont pas méchants.

— J’ai bien compris. C’est vraiment triste de voir des

enfants dans un tel état de pauvreté.

— Ah, Mademoiselle Léa, vous n’avez encore rien

vu. L’Afrique n’est pas le paradis que l’on montre sur

les revues touristiques, loin de là !

Léa se cala sur le siège et se remémora le visage

d’Ignace. Pauvre gosse !

Marius reprit la conversation :

— Ne soyez pas inquiète, Mademoiselle Léa, vous

êtes en sécurité avec moi. Avant la nuit tombée les

maîtres seront de retour. Ils sont très affairés à résoudre

un problème majeur.

Le mot « problème » provoqua en Léa une soudaine

inquiétude. Mais quelle idée avait-elle eue de répondre

à l’invitation de Ladji ? Sans la moindre hésitation, elle

avait accepté cette opportunité de passer ses trois mois

de vacances au sein même du dispensaire, dans le Parc

national de la Lopé, au Gabon. « Cela ne peut être que

bénéfique à mes futures études de vétérinaire » avaitelle

argumenté devant la réticence de son père et de sa

mère à l’annonce d’une telle expédition.

Ils finirent par se laisser convaincre par les parents

adoptifs de Ladji. Il est vrai que le père de Léa avait

toujours apprécié le dévouement et l’honnêteté de ce

couple d’anciens collègues et amis. Il les admirait d’avoir

quitté une vie confortable en France pour s’installer

dans la brousse gabonaise et vivre parmi les indigènes

et les animaux. N’ayant pas eu d’enfant, ils avaient

adopté un orphelin qui s’appelait Ladji.

Malgré les appréhensions ressenties lors de son

arrivée, elle était convaincue d’avoir pris la bonne décision.

Elle reconnaissait même avoir beaucoup de chance

de vivre une telle aventure, surtout à son âge !

La voiture avait quitté les faubourgs sales et bruyants

de la ville et se dirigeait, cahotant sur un chemin terreux,

vers une forêt majestueuse. Elle approcha sa tête de la

portière pour profiter du spectacle. Des oiseaux multicolores

voletaient de branche en branche, dérangés

dans leur quiétude par le vrombissement du moteur.

Une multitude de cris émergeaient de cette jungle nébuleuse,

laissant deviner une faune abondante.

Marius l’observait dans le rétroviseur sans rien dire.

Son regard jovial rassura quelque peu Léa. Elle brisa le

silence qui s’était instauré dans l’habitacle du véhicule :

— Vous vivez dans un pays merveilleux, la nature est

si belle ici !

— Oui, .mais non sans danger à tout point de vue...

L’Afrique est à la fois splendide et imprévisible !

N’osant pas insister sur la question du danger, Léa

préféra changer de sujet :

— Vous n’avez aucun accent et vous vous exprimez

comme un véritable gentleman. Où avez-vous étudié le

français ?

Le visage de Marius s’illumina :

— Ah, ma chère, si vous connaissiez le parcours de

ma vie !

— Vous en avez trop dit et si cela n’est pas trop indiscret,

je serais ravie de le connaître. Oh oui ! Racontez-moi

s’il vous plaît ! ajouta-t-elle.

— Mon père travaillait à l’Ambassade de France de

Libreville. Comme j’étais un bon élève, mon père et ma

mère m’ont envoyé à Paris pour mes études supérieures. À

la fin de ma deuxième année à l’École vétérinaire de

Maisons-Alfort, mes parents ont été assassinés. Je suis

donc revenu au pays m’occuper de ma petite soeur. Je

comptais repartir vivre à Paris et terminer mes études mais

financièrement cela n’était plus possible. J’ai alors décidé

de me mettre au service des animaux, même si je n’étais pas

vétérinaire. J’ai été embauché au dispensaire du Parc

national et cela fait plus de quinze années que j’y vis.

— Et votre petite sœur ?

— Elle a grandi depuis, elle était si belle qu’un

touriste anglais est tombé fou amoureux d’elle. Elle

s’est mariée et a fondé une famille. Elle vit maintenant

à Sydney, en Australie. Je la vois une fois par an.

— Et vous-même, avez-vous trouvé chaussure à

votre pied et assuré votre descendance ?

Marius se mit à rire :

— Oh non ! Mademoiselle Léa, que Dieu m’en

préserve ! Les femmes sont trop compliquées à vivre. Je

préfère rester libre et papillonner au gré du vent… De

toute façon, je n’aurais pas le temps de bien veiller sur

une famille, les animaux prennent tout mon temps. La

Réserve est toute ma vie...

Durant quelques minutes le silence s’installa de

nouveau puis Marius interrogea Léa :

— Dites-moi, Mademoiselle Léa, pourquoi êtes vous

étonnée de la façon dont je m’exprime ?

Léa, surprise par cette question, bredouilla :

— Euh…, eh bien…, je ne pensais pas que… Enfin,

bref, je vous avais pris pour un simple chauffeur…

— Cela fait plaisir à entendre, en effet ! Parce que je

suis noir, comme la majorité des Africains, vous m’imaginiez

tel un boy de service parlant « petit nègre » ?

Ironisa-t-il.

Léa, gênée, essaya de rattraper sa muflerie :

— Mais pas du tout, Monsieur Marius ! Loin de moi

cette idée ! Je ne suis pas de celles qui pensent que les

Noirs s’expriment comme des macaques.

— De mieux en mieux, nous voilà catalogués tels des

primates !

— Mais non... ce n’est pas ce que je voulais dire.

Excusez-moi, je suis impardonnable, je raconte des

bêtises en effet, cela doit être la fatigue du voyage. Non,

ce que je voulais dire c’est que je ne fais aucune différence

entre les individus du fait de leur couleur de peau.

Je ne m’arrête pas à ce genre de détail. Je ne fais pas de

ségrégation raciale, croyez-moi ! Si tel était le cas, je ne

serais certainement pas venue jusqu’ici pour retrouver

mon ami Ladji !

— Vous me rassurez effectivement, Mademoiselle

Léa, je craignais d’avoir à bord une partisane du Ku

Klux Klan ! plaisanta-t-il.

Marius pressentit qu’il valait mieux interrompre ce

genre de polémique et laisser Léa se reposer............link

Par Hélène Marche